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09/02/2011



L'invité du mois

Bernard ASCAL



BIOBIBLIOGRAPHIE

Bernard Ascal


Bernard Ascal a toujours développé une pratique quotidienne de la musique, de l’écriture et de la peinture. Cette dernière est, jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, son activité sociale dominante avant d’être relayée par la musique et l’écriture.

En forte connivence avec les enjeux des surréalistes, son travail plastique fut proche aussi de la « figuration narrative », notamment pour sa tentative d’intégrer une réflexion politique autant qu’esthétique dans les œuvres. De 1970 aux années 1990, ses peintures ont régulièrement fait l’objet d’expositions personnelles à Paris.

De Bernard Ascal auteur de poèmes, Bernard Noël déclare qu’il « réinvente une poésie de Carnaval rarement pratiquée depuis le Moyen Âge ». Plusieurs recueils jalonnent son parcours poétique dont Le Gréement des os (2005) et Pas même le bruit initial (2014). Il est, en 2014, poète invité et parrain de la 10ème édition du festival « Place à la Poésie » organisé par la compagnie Ephéméride et le département de l’Eure.

Parallèlement, il mène un travail de mise en musique des poètes du XXe siècle et contemporains donnant lieu à de nombreux récitals présentés en France et à l’étranger. Il s’intéresse plus particulièrement aux poètes surréalistes tels Joyce Mansour, Benjamin Péret, Philippe Soupault, ainsi qu’aux poètes de la Négritude — Aimé Césaire, Léon Gontran Damas, Léopold Sedar Senghor…

Responsable, chez EPM, depuis 2003, de productions discographiques liées à la poésie, il contribue à la republication de l’œuvre enregistrée de Colette Magny (2 CDs en 2008), à un hommage à Louis Aragon (6 CDs en 2012), à la parution des chansons et des entretiens de Pierre Mac Orlan (3 CDs et 1 DVD en 2013) ainsi qu’à la réédition des chansons de révolte de Rosalie Dubois (1 CD en 2008 puis 2 CDs en 2014)….

Pour ce qui le concerne, Bernard Ascal publie, en 2008, l’enregistrement de son oratorio Cahier d’un retour au pays natal, à partir du poème éponyme d’Aimé Césaire, puis obtient, en 2010, un « Grand prix » de l’Académie Charles Cros pour son double-CD Poètes de la Négritude.

En 2013, il fait paraître ses mises en musique des poèmes de Pablo Picasso sur le livre et le double-CD Pablo Picasso - Poèmes & Propos.

Une version scénique de cette réalisation est créée en mars 2014, à la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines, sous le titre Quand je n’ai plus de bleu, je mets du rouge.

D’avril à décembre 2014, le Musée départemental de la Seine-et-Marne, implanté à Saint-Cyr-sur-Morin (77750), consacre une exposition à ses parcours croisés : pictural, poétique et musical – Bernard Ascal, chercheur de signes.

De la fin janvier au début d’avril 2015, la Galerie du Centre à Paris expose un ensemble de toiles peintes entre 1966 et 1985. À cette occasion, un catalogue comprenant 37 reproductions d’oeuvres est édité par la galerie.


Bibliographie sélective :


Couacs en sourdine, Bleu Pantoufle, 1991
Textes de chansons

Imbu d’embus, L’Hypoténuse, 1996
Notes sur la peinture

Signe-Singe, Cirrus, 2000
Poèmes accompagnés de cinq photographies de Bernadette Tintaud

La Cuvette, Chez Léopold, 2000
Nouvelles

Tout l’espoir n’est pas de trop, Le Temps des Cerises / Ecrits des Forges, 2002
Anthologie réalisée par Bernard Ascal, consacrée à douze poètes de l’actuelle francophonie

Le Gréement des os, Le Temps des Cerises / Ecrits des Forges, 2005
Poèmes. Préface de Bernard Noël
Réédition en 2010.

Un cul de sac dans le ciel, Rhubarbe, 2008 (notes d’un marcheur)

Le Cadre et le clou, Rhubarbe, 2011 (notes d’un peintre)

Pablo Picasso. Poèmes & propos, EPM, 2013
Anthologie réalisée par Bernard Ascal
« Coup de Cœur 2013 » de l’Académie Charles Cros
Label « Sélection Printemps des Poètes »

Pas même le bruit initial, Gros Textes, 2014
Poèmes

Sorties de pistes, Le Petit Véhicule, 2015
Eléments du parcours peinture / chanson / poésie
Textes de Michel Trihoreau, José Pierre, Pierre Tilman et Marc Albert-Levin


TEXTES

LE GRÉEMENT DES OS (extraits)
Editions Le Temps des Cerises



Sûr de vivre
On remplit des formulaires,
Des circulaires, des imprimés, des relevés d’identité,
Sûr de mourir
On devient fleur, fruit,
On devient poussière de granit,
Papillon dans les nuages.

*

Chaleur et tendresse
N’étaient pas marques de faiblesse
Mais signes d’humanité.
Ce que savaient avant de naître
Et redécouvrent raides et froids
les défunts.

*

Retourné comme un gant
J’occuperai mon extérieur
Enceint de mon creux
je connaitrai le poids de mon vide.


*

De la braise
Je sais extraire la flamme
Aussi me suis-je vidé de tout mon souffle
Pour aviver chacun de mes mots.

Couchés sur le papier
Sortis de ma bouche
Ils expirent.

Forge froide.

*

Le partage fraternel
Du pain du vin
Je l’ai rarement vécu
Sauf dans les zoos
Où les singes derrière les grilles
M’ont toujours lancé
Des cacahuètes.


LE CADRE ET LE CLOU (extraits)
Editions Rhubarbe


Ma naissance comme mon décès ne sont pas dénués d’incertitude.
Dans ce contexte équivoque j’oscille entre le « m’as-tu vu » et, selon l’expression d’Henri Michaux, le désir de vivre « vidé de l’abcès d’être quelqu’un ».

*

C’est dans l’instabilité que chacun se rassemble.
Feldspath, quartz et mica se conglomèrent en un granit toujours au bord de la rupture comme mes os, ma peau, mon sang.
Infime, précaire, interchangeable est la différence entre un caillou, un brun d’herbe et moi-même.
Définitions du dictionnaire et cartes d’identité attribuent des semblants de spécificité.

*

Roulements de ra-ra-ra,
Roulements de fla-fla-fla,
Sur le tambour de sa peau tendue, l’artiste bat la parade pour attirer l’auditoire. Nul espoir de réussite pour les peaux adipeuses qui amortissent les coups, pour les sèches qu’un rien crève.
Les roulements doivent évacuer sans faiblesse le silence, et pourchasser toute concurrence, y compris la mélodie du vent dans les brins d’herbe. Les roulements attirent l’auditoire mais leur puissance doit le maintenir à distance respectueuse.
Les roulements établissent un espace d’expression inviolable dans lequel, d’une voix grêle, blanche ou aphone, l’artiste exprime son manque d’amour, son inconsolable solitude, son appartenance à la pâte humaine, sa conscience de « la lutte des classes » et des futurs enjeux géostratégiques.

*

A l’affût, le peintre approche l’image comme d’un oiseau le chat chaussé de quatre sabots.

*

Pourrais-je poser un point sur une feuille blanche hors du nombre d’or, hors des académismes et avant-gardismes, extérieur aux histoires de l’art, un point ferme et indécis, un point propre et baveux donnant à voir sans ostentation tous les espoirs inaboutis, toutes les chutes exaltées d’une vie d’artiste ?
Il me manque encore plusieurs siècles de patience.



PAS MÊME LE BRUIT INITIAL (extraits)
Editions Gros Textes


pauvre Prévert
il n’a pas fallu attendre longtemps
la chasse à l’enfant reprend de plus belle
un ministre de l’Intérieur
vient de faire main basse sur la gynécologie
dorénavant
chaque femme
bénéficiera
d’un passage au karcher
pas un repli du cocon matriciel
qui ne fasse l’objet d’une auscultation
approfondie
d’un décapage minutieux et plus encore
soupçonneux
qu’on expulse les embryonnaires possibilités de racaille
qu’on éradique les fœtus à probabilité contestataire
haro sur ceux-là
qui se développent en abusant du généreux instinct maternel
haro
s’il en est
sur les bides trop complaisants


*

on espérait être lucide avec soi
et sans doute
y parvint-on
un bilan peu reluisant
l’étroitesse le disputant à la mesquinerie

expert à débusquer ses propres petitesses
on le devint aussi pour flairer celles des autres
on les abordait telle une loupe prédatrice
faisant chou gras d’un travers bénin
le grossissant à loisir
le métamorphosant en caractéristique
pachydermique

on perdit à jamais
l’humaine proportion


*

la pierre
honteuse de son but
réprouvant le bras du lanceur
lui arrive t-il
de fausser imperceptiblement
sa trajectoire ?


*

fuir
en mourant
celui que je fus
fuir en vivant
celui que je serai


*

de la claustrophobie des pieds
j’ai beaucoup souffert
en les confinant
dans divers chaussures
groles godillots brodequins de tous acabits

souffrirai-je d’une claustrophobie
du cercueil ?














Lundi 2 Novembre 2015
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ANTHOLOGIES ET PUBLICATIONS COLLECTIVES

Revue Cités N°73,
Effraction/ diffraction/
mouvement,
la place du poète
dans la Cité,
mars 2018.

Pour avoir vu un soir
la beauté passer

Anthologie du Printemps
des poètes,
Castor Astral, 2019

La beauté, éphéméride
poétique pour chanter la vie
,
Anthologie
Editions Bruno Doucey, 2019.

Le désir aux couleurs du poème,
anthologie éd
Bruno Doucey 2020.







cb
22/11/2010