IMAGES







Recherche

Inscription à la newsletter


Achat livres

Les livres de
Claude Ber sont
accessibles
sur internet.
Pour accéder aux
achats en ligne
cliquer sur
sur les icônes
de couverture
des livres.

cb
09/02/2011



L'invité du mois

Francis COMBES



BIOBIBLIOGRAPHIE

Francis COMBES
Francis Combes est né le 31 mai 1953 à Marvejols, en Lozère. Après une enfance passée dans les Cévennes, il est venu s’installer avec sa famille dans la région parisienne, à Aubervilliers où il vit toujours avec sa femme, la journaliste Patricia Latour.
Étudiant, il a fait « Sciences Po », à Paris et les Langues orientales (russe, hongrois et chinois).
Son premier livre de poèmes, « Apprentis du printemps », a été publié en 1980, aux Éditeurs Français Réunis. Ce livre a été traduit en arabe par l’écrivain algérien Tahar Ouettar et vient d’être réédité en arabe à Alger.
Il a été directeur littéraire des éditions Messidor et membre du comité de la revue « Europe ».
En 1993, avec un groupe d’écrivains, il a fondé les éditions Le Temps des cerises qui publient environ 50 livres nouveaux par an (poésie, littérature, essais et documents).
Pendant quinze ans, il a été, avec le poète Gérard Cartier, à l’initiative de la campagne d’affichage des poèmes dans le métro parisien. Il est aussi l’un des initiateurs et le président de l’association des éditeurs indépendants, l’Autre livre.
Comme poète, il a publié quinze recueils dont : Apprentis du printemps, L’amour, la marguerite et l’ordinateur, les petites leçons de choses, Cévennes ou le ciel n’est pas à vendre, Les petites leçons de choses, Cause commune, et, en 2011 : Le vin des hirondelles, L’Aubépine, Poèmes du Nouveau monde.
Il a publié en outre deux romans (Bal masqué sur minitel et La romance de Marc et Leïla) , un recueil d’aphorismes et un livre d’entretiens avec le philosophe Henri Lefebvre, en collaboration avec Patricia Latour.
Il a aussi écrit des opéras et des chansons et a travaillé avec des musiciens, dont le compositeur chilien Sergio Ortega.
Certains de ses poèmes ont été traduits dans plusieurs langues (arabe, anglais, allemand, tchèque, russe…). Lui-même a traduit en français Henri Heine, Bertolt Brecht, Vladimir Maïakovski et des poètes américains contemporains, tel Jack Hirschmann.
Il a été invité dans différents festivals internationaux de poésie (Sarajevo, Londres, Montréal, Trois Rivières au Québec, Lodève, San Francisco, Riyad, Struga en Macédoine, Londres, Ledbury, Naples…)
En décembre 2011, il a été nommé directeur du Festival international des poètes en Val-de-Marne.

EXTRAITS DE TEXTES

Un plaisir simple

Il faudrait que sur la Terre
toutes les choses soient comme ça
et que même les tâches quotidiennes
au lieu d’être des corvées
se changent en plaisirs simples.
Par exemple :
éplucher les pommes de terre
pour préparer le repas
de ceux qu’on aime
et avec qui on vit.
Leur ôter délicatement la peau
avec un économe,
les couper en morceaux,
ne pas les laver,
apprécier la pomme de terre pour elle-même
pour sa présence, sa rondeur,
son poids de réalité,
sa finesse,
la fermeté de sa chair,
sa couleur jaune pâle
(sans métaphore et sans allégorie)
et ne pas penser, surtout,
à la chair des filles.

le 28/08/2010


Etoile de mer

Tu es pareille à l’étoile de mer
miracle vivant de la nature
qui repose sur le sable
au fond des eaux
et porte les stigmates
du cosmos
dans l’architecture de ses branches
Mais les étoiles de mer
n’ont pas de cerveau
et toi, tu en as un
et tu brilles en plein jour
quand tu veux
d’une lumière clignotante
plus vive et malicieuse
qu’une étoile de ciel.


Facile

C’est assez facile
changer la nuit en jour
(le soleil fait ça tous les matins).

C’est assez facile
changer la glace en eau
(quelques rayons suffisent).

C’est assez facile
faire naître des fleurs
au bout de nos vieilles branches
(un peu de printemps suffit).

C’est assez facile
changer ce monde inégal
et injuste
(il suffit pour cela d’assez peu :
s’unir).


Il faut de tout pour faire un monde
(et plus encore…)

Heureusement, qu’il y a des gens sachant faire autre chose dans la vie qu’écrire de la poésie
Heureusement qu’il y a des paysans pour faire pousser le blé, produire les légumes, la viande, les œufs, le lait
Heureusement qu’il y a des marins pêcheurs et des navigateurs, des mécaniciens et des aviateurs
Heureusement qu’il y a des ouvriers pour fabriquer les voitures, les avions, les cafetières et les machines à laver
Heureusement qu’il y a des ouvriers pour les fabriquer et des mécaniciens pour les réparer
Heureusement qu’il y a des maçons et des architectes pour construire les maisons, les routes, les tunnels et les ponts
Heureusement qu’il y a des sage-femmes, des médecins, des enseignants, des dentistes même pour s’occuper de ce qui vit et de ce qui fait mal
Heureusement qu’il y a des cuisiniers, des coiffeurs, des chauffeurs routiers, des hôtesses de l’air, des employés de banque, des psychologues, ainsi que des journalistes et même quelques policiers (en tout cas pour le moment)
Heureusement qu’il y a des éboueurs, des femmes de ménage et des jardiniers
Heureusement qu’il y a des peintres, des ingénieurs et des mathématiciens
Heureusement qu’il y a des gens qui savent faire autre chose qu’écrire de la poésie
Et heureusement que tous ceux-là ont aussi le droit d’aimer la poésie, de l’ écrire et de la lire.


Image de la femme occidentale

Belle, mince, éternellement jeune, active,
moderne, intelligente, sportive,
souriante, indépendante, excitante, désirante,
toujours libre, toujours disponible,
l’image de la femme occidentale est en tous points parfaite
aussi bien habillée que nue.
Mais une image, on ne peut pas la toucher,
l’émouvoir, lui donner du plaisir,
la faire souffrir, la décevoir,
ni même l’amuser.
L’image de la femme
on peut l’aimer, l’adorer même, si on veut,
mais pas s’en faire aimer.
L’image peut séduire mais pas être séduite
L’image peut simuler
elle peut aussi stimuler
mais elle ne peut pas jouir.
Les images n’ont pas de plaisir, pas de pudeur,
pas non plus d’audace véritable,
ni de courage.
Les images peuvent parler mais elles ne pensent pas.
Les images n’ont pas de problèmes,
pas de projets,
elles ne travaillent pas,
elles ne rêvent pas et ne se battent pas.
Les images sont toujours sages.
Mais moi qui vis dans le monde occidental
où dominent les images
je connais une femme
(une au moins)
qui n’est pas une image.


Eloge de l’autre


L'autre est un Je
Et il est Nous
Il est Elle
et Elle est aussi Il
Et nous sommes tous les autres...
Tous uniques
et tous
si peu différents...
Beaucoup de Je
et si peu de Nous…



Rapport sur l’état du monde


Sur la table un compotier
rempli de pommes
lisses et rouges
des raisins
du pain
de l’eau
qui attendent d’être partagés

depuis trop longtemps.



Larmes à vendre


Chaque jour,
on vend des larmes au coin des rues;
(et c’est un commerce florissant)
à chaque coin de rue
dans nos villes on vend
des larmes à l’humeur vitreuse
larmes de cristal
larmes de crocodiles
larmes triées sur le volet
larmes télévisuelles
larmes humanitaires
larmes hygiéniques
larmes en fioles
tout à fait recommandées
pour vous purger
du malheur des autres.
A chacun sa larme
sa petite larme
ça n’engage à rien
ça ne coûte pas cher
et ça fait du bien.
Ça nettoie
les conduits encrassés du cœur.
A certains étals
vous pouvez en acquérir
montées en médaillons
Ambre salée
reflet de perle
avec dedans,
petite tache vermillon,
une goutte de sang.
C’est très chic
très élégant
on peut les porter sur soi en pendentif
ou bien en broche sur sa robe de soie.
(c’est particulièrement seyant
si vous sortez
pour un dîner en ville).
Déjà, le Zouave du pont de l’Alma
a de l’eau jusqu’à la taille.
Et on ne sait pas où cela va s’arrêter...
Combien de peuples
qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer
risquent de périr noyés
dans la crue des bons sentiments ?



Non, la Terre n’est pas ronde

Non, la Terre n’est pas ronde
Si la Terre était ronde
Cela se verrait
Cela se saurait
Si la Terre était ronde
Il n’y aurait pas, d’un côté,
Quelques-uns tout en haut,
Et les autres, la plupart des autres,
En bas,
Souvent même tout en bas...
Si la Terre était ronde
Aucun pays
Ne pourrait se dire
Le centre de la Terre
Car tous seraient au centre.
Et tous les hommes
Tout autour de la Terre,
Seraient logés à la même enseigne.
Mais ce n’est pas le cas
Et la Terre va de travers
Parce que la Terre n’est pas ronde.
En tout cas,
Pas encore.



Un cœur au frigo

Tu as déposé ton cœur
dans le compartiment congélateur
de ton frigo
pour le mettre à l’abri
des variations de la température,
des bactéries,
des maladies, des aventures
et des malheurs.
Ainsi, tu pourras le ressortir
et il sera comme neuf
le jour où, enfin
tu en auras besoin.
Prends garde
cependant
à ne pas dépasser
la date
de péremption.













Mercredi 18 Avril 2012
Lu 2788 fois

Dans la même rubrique :

Laurent FOURCAUD - 12/03/2024

Aurélie FOGLIA - 31/03/2024

Laurent GRISON - 24/11/2023

James SACRÉ - 24/11/2023

Didier CAHEN - 27/05/2023

Marielle ANSELMO - 13/05/2023

POZZANI Claudio - 03/02/2023

Ada MONDÈS - 08/01/2023

Camille AUBAUDE - 01/06/2022

Dominique SORRENTE - 03/05/2022

1 2 3 4 5 » ... 16

PARCOURS ET PUBLICATIONS | REVUE DE PRESSE | EXTRAITS D' OUVRAGES | ACTUALITES | ECOUTER VOIR - VIDÉO ET AUDIO | ARTICLES ET CONFERENCES | EN REVUES ET ANTHOLOGIES | TEXT TRANSLATION IN ENGLISCH, SPANISCH... | LIBRES PAROLES












ANTHOLOGIES ET PUBLICATIONS COLLECTIVES

Revue Cités N°73,
Effraction/ diffraction/
mouvement,
la place du poète
dans la Cité,
mars 2018.

Pour avoir vu un soir
la beauté passer

Anthologie du Printemps
des poètes,
Castor Astral, 2019

La beauté, éphéméride
poétique pour chanter la vie
,
Anthologie
Editions Bruno Doucey, 2019.

Le désir aux couleurs du poème,
anthologie éd
Bruno Doucey 2020.







cb
22/11/2010