ORPHEE MARKET
Editions de l’Amandier 2006
Orphée et Eurydice à la question : superbe ! (…) Ce spectacle est particulièrement riche et dense, inspiré par le mythe d’Orphée et Eurydice, et au delà par notre rapport aujourd’hui –car « ils sont là les enfers » - au sacré, dévoyé, perverti et à la plénitude d’une vérité suprème inatteignable (…) l’art est dans ce va et vient qui fut aussi celui de la troupe avec l’auteure Claude Ber, dont le poétique fragmenté est sans cesse confronté à la nécessité du récit et à la présence des corps, du concret, avec une prédilection pour le décalage voire la dissonance. MP L’Echo-La Marseillaise 6/10/05
Pour l’écriture, en l’occurrence du texte – magnifique – de la poétesse Claude Ber, un dialogue est aussi nécessaire avec le metteur en scène, pour trouver la justesse d’une parole poétique désacralisée, mise en situation dramatique mais sans réalisme. (…) Dans tous les cas, c’est une alchimie, un parcours à la fois empirique et initiatique, fait de de différents savoir-faire convergents, de découverte et d’explorations de pistes. L’Echo-La Marseillaise 25/02/05
« Texte-ovni théâtral en forme de puzzle, sorte de paysage mythologique (qui convoque Oedipe, Roméo, Abel, Majnoun, Tristan et d’autres, en une sorte de carrefour de cultures ) appuyé sur une obsession des “voix” qui se réinventent,” réveillent les morts”, “retissent la trame déchirée du monde”, et renvoie aux grandes questions métaphysiques, non sans un soupçon de plaisanterie (“une pièce où on ne rit pas est une pièce dont on doit rire”, disait Brecht). Ainsi, le mythe est à la fois célébré et tourné en dérision.(…) Il s’agit bien d’un théâtre de parole, d’une quête sur un usage spécifique de la parole et sa profération au théâtre. Parole et langue viennent au devant de la scène, s’exhibent en quelque sorte, et cette monstration des monstres de la langue tient lieu en quelque sorte de dramaturgie. Ni fable ni action, ni “personnages” (pas de biographie, pas d’autre identité que celle conférée par le mythe) car aucune de ces instances ne tient face au projet de déploiement de la langue. (…)Aujourd’hui, le soupçon porté sur les catégories traditionnelles de la littérature, et la nécessité de remettre au premier plan une langue qui dégèle la langue plate et convenue des “communicants”, aboutit à une famille d’auteurs pour qui le théâtre est un théâtre pour l’oreille plutôt que pour l’oeil : les Novarina, les Py, les Gaudé, les Melquiot, héritiers des Césaire, des Vauthier, des Genêt, des Audureau, des Claudel, des Pichette, et plus lointainement, des Rabelais, affirme que le lyrisme n’est pas contradictoire avec la trivialité, qu’il peut aussi rejoindre l’épique, et que le croisement entre théâtre et poésie est un nouveau lieu de rendez-vous pour les dramaturges. Quitte à mêler des facettes aussi différentes que la fantaisie, le trivial, la verve musicale, l’invention syntaxique et lexicale, le brassage des niveaux de langue. Claude Ber est de cette famille là: poète de théâtre. Poète aventuré dans l’incarnation de la parole. Michel Azama Préface
Editions de l’Amandier 2006
Orphée et Eurydice à la question : superbe ! (…) Ce spectacle est particulièrement riche et dense, inspiré par le mythe d’Orphée et Eurydice, et au delà par notre rapport aujourd’hui –car « ils sont là les enfers » - au sacré, dévoyé, perverti et à la plénitude d’une vérité suprème inatteignable (…) l’art est dans ce va et vient qui fut aussi celui de la troupe avec l’auteure Claude Ber, dont le poétique fragmenté est sans cesse confronté à la nécessité du récit et à la présence des corps, du concret, avec une prédilection pour le décalage voire la dissonance. MP L’Echo-La Marseillaise 6/10/05
Pour l’écriture, en l’occurrence du texte – magnifique – de la poétesse Claude Ber, un dialogue est aussi nécessaire avec le metteur en scène, pour trouver la justesse d’une parole poétique désacralisée, mise en situation dramatique mais sans réalisme. (…) Dans tous les cas, c’est une alchimie, un parcours à la fois empirique et initiatique, fait de de différents savoir-faire convergents, de découverte et d’explorations de pistes. L’Echo-La Marseillaise 25/02/05
« Texte-ovni théâtral en forme de puzzle, sorte de paysage mythologique (qui convoque Oedipe, Roméo, Abel, Majnoun, Tristan et d’autres, en une sorte de carrefour de cultures ) appuyé sur une obsession des “voix” qui se réinventent,” réveillent les morts”, “retissent la trame déchirée du monde”, et renvoie aux grandes questions métaphysiques, non sans un soupçon de plaisanterie (“une pièce où on ne rit pas est une pièce dont on doit rire”, disait Brecht). Ainsi, le mythe est à la fois célébré et tourné en dérision.(…) Il s’agit bien d’un théâtre de parole, d’une quête sur un usage spécifique de la parole et sa profération au théâtre. Parole et langue viennent au devant de la scène, s’exhibent en quelque sorte, et cette monstration des monstres de la langue tient lieu en quelque sorte de dramaturgie. Ni fable ni action, ni “personnages” (pas de biographie, pas d’autre identité que celle conférée par le mythe) car aucune de ces instances ne tient face au projet de déploiement de la langue. (…)Aujourd’hui, le soupçon porté sur les catégories traditionnelles de la littérature, et la nécessité de remettre au premier plan une langue qui dégèle la langue plate et convenue des “communicants”, aboutit à une famille d’auteurs pour qui le théâtre est un théâtre pour l’oreille plutôt que pour l’oeil : les Novarina, les Py, les Gaudé, les Melquiot, héritiers des Césaire, des Vauthier, des Genêt, des Audureau, des Claudel, des Pichette, et plus lointainement, des Rabelais, affirme que le lyrisme n’est pas contradictoire avec la trivialité, qu’il peut aussi rejoindre l’épique, et que le croisement entre théâtre et poésie est un nouveau lieu de rendez-vous pour les dramaturges. Quitte à mêler des facettes aussi différentes que la fantaisie, le trivial, la verve musicale, l’invention syntaxique et lexicale, le brassage des niveaux de langue. Claude Ber est de cette famille là: poète de théâtre. Poète aventuré dans l’incarnation de la parole. Michel Azama Préface