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09/02/2011



REVUE DE PRESSE

ARTICLE D'ALAIN FREIXE Claude Ber, la poésie et le choix d’insoumission



CLAUDE BER, LA POÉSIE ET LE CHOIX D'INSOUMISSION

« Il ne faut pas désespérer des racines de l’homme »
Pierre Reverdy


On est moins le sujet de son enfance que son attribut. C’est ce qui fonde / ouvre notre devenir. Ainsi c’est à la proue, à l’avant de nos jours que se tient l’enfance, enfance qui chez Claude Ber pourrait se résumer en un non, fondateur de toute résistance. Un non transmis par une grand-mère, résistante de la première heure en de biens sombres temps, riche de ce savoir de « transparent », être de vent, de jour pur et d’eau courante. Non qui fait titre ici et revient, comme le vent le fait dans ses cercles, à plusieurs reprises dans les sept textes qu’elle a choisi de réunir dans ce volume que publient les éditions Bruno Doucey, Il y a des choses que non.
S’il est souvent question du poème dans ces sept textes, de sa nature – « ce coin dans le gras de la parole « - de sa fonction dans le monde, fonction majeure, décisive – « faire pièce au terrible » - c’est aussi qu ‘ils sont tous poèmes tant l’écriture de Claude Ber en est toujours à « buriner la parole », à la travailler « gorges, limes, râpes et rabots sur l’établi de l’atelier ». C’est d’ailleurs par là que ça résiste, dans ce ferraillement entre syntaxe et prosodie d’où naît ce rythme qui à la lecture s’impose. La main qui écrit s’égare dans ce qu’elle écrit. Dans son « creusement » fait de coupes, de torsions, de prises et de reprises, de greffes et de bifurcations, elle finit par trouver rythme et « résonance ».
Lisant Claude Ber, je pense à ces vers de Pierre Reverdy : « Mon doigt saigne / Je t’écris / avec ». En effet, les textes de Claude Ber réunis dans ce livre ne sont pas seulement écrits, « ils sont étirés » selon les mots de Dominique Fourcade. Etirer, c’est mettre en œuvre ce non qui arrache la langue à elle-même, la dégage la rendant étrangère au monde, c’est créer de l’éloignement dans la langue, c’est « contrécrire » aurait dit Joë Bousquet, soit écrire contre l’écriture apprise. La soulever et faire passer sous la peau de la langue quelque chose comme une force, des énergies, de la vitalité. C’est ainsi que l’écriture de Claude Ber met à juste distance, dans un bel écart tout ce qu’il y a de personnel dans ce livre : père, grand-mère, enfance, entours…Claude Ber sait se dégager de l’anecdote qu’elle ne méprise pas mais qu’elle creuse de telle manière que c’est d’elle-même qu’elle se guérit en libérant la part d’universel prisonnier du circonstanciel toujours terriblement personnel.
Reprenons. Ce non est celui fondateur que grand-mère ou père, exemples vivants, ont su incarner aux yeux de l’enfant. C’est le courage d’un tel non qui fonde le travail du poète d’aujourd’hui. Ce non n’est pas un non désordonné qui n’est jamais que l’expression d’un refus de soi. Mauvaise fuite. Colère vaine qui ne traduit qu’un désespoir où s’exaspère le refus non seulement de soi mais du monde. C’est un non, assuré de lui-même, un non qui relève tête et épaules, un non qui fait face, qui se dresse, qui tient devant et se retient debout. Cœur soulevé, langue insurgée, parole insoumise.
Armée de ce non, Claude Ber affronte crûment les ravages qui défigurent notre monde, l’omniprésence de la mort à travers tous ses visages et la brume épaisse de toutes nos défaites. C’est non sur non, à force de non, le tournant et le retournant, que les signes finissent par s’inverser! Comme si le mâchant et le remâchant ce non finissait par se défaire dans la bouche pour que ce soit un sourire qui entrouvre les lèvres sur le tout de la vie, jusqu’à la terre, ce « sol mouvant » dont parlait Pierre Reverdy, qui se dérobe sous nos pieds et dont alors c’est la saveur mortelle qui nous est restituée. C’est alors un oui qui acquiesce à ce qui ne va pas manquer d’arriver, quel que soit ce qui arrive. Souvenons-nous du poète des Feuillets d’Hypnos, René Char pour qui si le refus donnait la beauté au visage, c’est l’acquiescement qui l’éclaire ! Dans ce livre de Claude Ber, on a l’un et l’autre. S’il y a des choses que non – et comme on l’aime cette grand-mère et son savoir de sorcière, entre « llevadora » et « acabadora », entre celle qui lève et celle qui achève, celle qui tient l’espace de toute vie – il y a aussi des choses que oui qui sont le poïen de la vie.
Avec Claude Ber, on ne court pas le risque que l’esprit s’endorme ni que la langue se flétrisse. Si c’est la mort – celle qui n’est jamais comme ! - qui veille, Claude Ber sait que c’est finalement la vie qui gagne. Aussi, je suis sûr qu’en bonne méditerranéenne Claude Ber partage ce jugement de Joë Bousquet au sujet des méridionaux quand il affirmait : « « Ah ! Nous sommes de vrais méridionaux, des hommes de jour pur et d’eau courante, uniquement sensibles à la part renaissante de chaque chose qui dure. Nous savons qu’être, c’est devancer dans ce qui passe le souffle qui va l’emporter, participer ainsi de ce qui le ressuscite et ne saurait, sans la collaboration perpétuelle de la mort, entretenir la vie. »


Alain Freixe
in Le Patriote Côte d’Azur, 7 février 2021

Samedi 13 Février 2021
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ANTHOLOGIES ET PUBLICATIONS COLLECTIVES

Revue Cités N°73,
Effraction/ diffraction/
mouvement,
la place du poète
dans la Cité,
mars 2018.

Pour avoir vu un soir
la beauté passer

Anthologie du Printemps
des poètes,
Castor Astral, 2019

La beauté, éphéméride
poétique pour chanter la vie
,
Anthologie
Editions Bruno Doucey, 2019.

Le désir aux couleurs du poème,
anthologie éd
Bruno Doucey 2020.







cb
22/11/2010

CLAUDE BER JUIN 2025


SIGNATURES LECTURES AU MARCHÉ DE LA POÉSIE 2025

Samedi 21 Juin 17h-18h stand 111B
Le Damier de vivre, texte Claude Ber, peintures Gérald Thupinier, Editions Tipaza 2025.

Dimanche 22 juin 16H-17h stand 111B
Le Damier de vivre, texte Claude Ber, peintures Gérald Thupinier, Editions Tipaza 2025.

NOUVELLES PARUTIONS

Le Damier de vivre, texte Claude Ber, peintures Gérald Thupinier, Editions Tipaza 2025.

Texte de Claude Ber dans Exister, Écrire, Résister, Académie des écrivain.es sur les droits humains, Presses universitaires de Strasbourg 2025.



EXPOSITION CORPUS MARSEILLE AU CIPM

TEXTE DE CLAUDE BER A L'EXPOSITION CORPUS MARSEILLE

CORPUS MARSEILLE
exposition, vernissage, lectures, projections
du jeudi 12 juin au samedi 6 septembre 2025,
inauguration de l’exposition le jeudi 12 juin de 18h à 21h

Centre international de poésie centre de la Vieille Charité
2, rue de la Charité13002 Marseille 04 91 91 26 45

Corpus Marseille présente les premiers résultats d’une exploration de la bibliothèque du Cipm à la recherche des apparitions de Marseille dans les livres qui composent ses collections. L’exposition propose un parcours sans chronologie ni typologie, privilégiant la dérive associative à travers les textes et les images.

• Marseille dans les collections de la bibliothèque du Cipm.

• Installation des textes inédits de :
Charles Pennequin, Pierre Drogi, Hugo Pernet, Julien Blaine, Paul de Brancion, Nicolas Tardy, Patrick Varetz, Gérard Cartier, Sandra Moussempès, Jean-François Puff, Barbara Dimopoulou, Michèle Metail, Gilles Weinzaepflen, Éric Watier, Stéphane Bérard, Florence Manlik, Dominique Quélen, Suzanne Doppelt, Éric Houser, Antoine Dufeu, Yves Boudier, Hélèna Villovitch, Démosthène Agrafiotis, (SNG) Natacha Guillier, Esther Salmona, Frédérique Guétat-Liviani, Pierre Guéry, Dorothée Volut, Liliane Giraudon, Mathieu Provansal, Nadine Agostini, Olivier Domerg, Véronique Vassiliou, John Deneuve, Christian Désagulier, Virginie Lalucq, Patricia Lavelle, Mathias Richard, Guillaume Richez, Nicolas Pesquès, Jean-Michel Espitallier, Claude Ber, Vincent Broqua, Cécile Sans, Claude Closky, Vincent Tholomé, Jean-Patrice Courtois, Didier Bourda, Sarah Kéryna, Nella Arambasin, Hélène Sanguinetti, Anne-Claire Hello, Collette Tron, Jean-Charles Depaule, Hélène Grimaud, Jean-Baptiste Cabaud, Stéphane Nowak Papantoniou, Jiwon Lee, Cia Rinne, Juliette Penblanc, Emma Cambier, Ioannis Chondros, Simon Johannin, Florence Pazzottu, Antoine Boute, Laura Guiliberti, Alessandro Bosetti, Frédéric Danos, Anne-James Chaton, etaïnn zwer, Arno Calleja, Vannina Maestri, Giovanni Fontana, Luc Desbenoit, Patrick Beaurard-Valdoye, Séverine Daucourt, Maxime Hortense Pascal, Joël Hubaut, Théo Casciani, Anne Houdy, Jean-Marie Gleize, Sophie Deshayes, David Christoffel, Christopher Alexander, Stéphane Lambion, Pierre Eugène, Pascal Poyet, Anne Calas, Sabrina Calvo, Christophe Fiat, Annabelle Verhaeghe, Linda Maria Baros

• Diffusion et projection d’un choix de films d’artistes (Santiago Reyes, Gilles Desplanques) et de cinéastes distribués par Light Cone (Valérie Jouve, Rose Lowder, David Wharry, Teo Hernández).

• Lectures surprises


PRIX VÉNUS KHOURY GHATA

Le jury du prix Vénus Khoury-Ghata a le plaisir d’annoncer que le prix 2025
a été décerné à Catherine Pont-Humbert
, pour son recueil Quand les mots ne tiennent
qu’à un fil
, paru en 2025 aux éditions La tête à l’envers.

La remise du prix aura lieu le Jeudi 19 juin 2025, au café de l’hôtel La Perle, 14, rue des Canettes, 75006, Paris, de 18H30 à 20H00.

Vénus Khoury-Ghata, Créatrice du prix Vénus Khoury-Ghata et membre d’honneur
Claude Ber, Présidente du jury
Pierre Brunel, Béatrice Bonhomme, Hélène Fresnel, membres du jury

INFORMATIONS INVITÉES Claudine BOHI et Adrienne ARTH

PARUTION ET SIGNATURE

Claudine BOHI et Adrienne ARTH
À tâtons dans le siècle, texte de Claudine BOHI, photographies Adrienne ARTH, avec une préface de Béatrice Bonhomme, Editions Les Lieux-Dits, collection Duo, 2025
Signature au Marché de la Poésie
Samedi 21 juin 16H-17H Stand 226
Dimanche 22 juin 15H-16H stand 226

en présence de Claudine BOHI, Adrienne ARTH et Béatrice BONHOMME

CB
12/06/2025