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09/02/2011



L'invité du mois

Christophe LAMIOT ENOS



Christophe LAMIOT ENOS
BIOBIBLIOGRAPHIE

Christophe Lamiot Enos, né le 18/12/62 à Beaumont-le-Roger, vit son enfance et son adolescence à Pont-Audemer et habite aujourd’hui à Paris après quatorze années passées aux Etats-Unis d’Amérique à enseigner la littérature française. Le 1er janvier 1981, il est victime d’un grave accident automobile dont il combat les séquelles en s’imposant une rigoureuse discipline d’écriture et de recherche en sciences humaines. Deux essais parus en 1997 et 1999 (Eau sur eau, Rodopi, Amsterdam ; Littérature et hôpital, Sciences en Situation, Paris) et plusieurs récits en poèmes, en 2000, 2003, 2006 et 2010 (Des pommes et des oranges, Sitôt Elke, Albany, 1985-1981, Flammarion, Paris) annoncent d’autres publications, dont notamment L’eau—l’alentour—l’eau (2010, Passage d’encres, Montreuil). Son écriture a retenu l’attention des commentateurs pour, entre autres, son souci du détail, l’élaboration formelle, la musicalité et le travail sur la mémoire. Pour le département de l’Eure, il organise depuis plusieurs années l’événement « lire en l’Eure », journée de rencontres en poésie, à Evreux. Père de deux enfants, il occupe un poste de maître de conférences à l’université de Rouen, fait partie du laboratoire « Passages XX-XXI » de l’université de Lyon 2 en tant qu’américaniste et collabore régulièrement à plusieurs revues. Ses travaux paraissent dans des anthologies, tant en France qu’à l’étranger.
christophe.lamiotenos@orange.fr

EXTRAITS DE TEXTES

Derrière, le long sillage
des oiseaux
traces, blanc comme du lait
au couchant
l’eau, alentour, depuis, du bateau, le pont arrière

derrière, le long sillage
voie
des oiseaux
d’eau, parmi
traces, blanc comme du lait
jet de douche
au couchant
le soleil
l’eau, alentour, depuis, du bateau, le pont arrière







derrière, sillage



eaux



traces, lait



champ



l’eau, alentour, depuis, du bateau, le pont arrière.











Le bateau : il faut partir
s’en va, la route, devant
tout le long

des maisons
une foule, ici, s’étire
le matin, son pan par pan

très clair, relativement
la façon
des îles, dans l’eau, qui tire.







































LE 21 JUILLET 2008



Mesurent cette après-midi
qu’une femme se couche dans l’eau
tout d’abord
mi-eau, mi-soleil
les pieds vers la profondeur

que dessous les frêles arbrisseaux
viennent, corps
silencieux, qui veillent
les yeux ouverts, des rêveurs
des hommes, des solitaires, puis

formant bord
à ce qui sommeille
spectacle de la fraîcheur
d’une belle anse dans de la nuit
sans bruit : de plus en plus de badauds.





























Douche sans rideau
chaque jour
dessous, dans la très petite pièce

tenir au milieu
la fenêtre
par cette chaleur mois de juillet

les gouttes cris d’eau
des coqs chantent
pour disparaître très peu après.







































JE RENSEIGNE CE CAHIER



Dans un cahier, sur notre terrasse
des mots je note rapidement
à l’heure où diminue la lumière
pics, ombres, mouillés, secs leurs renvois
à partir desquels telle atmosphère
se manifeste, urgence du trait
d’aujourd’hui, se baigner, dans le soir
s’étendre, à Kamarès, à nouveau
plus tard : habiter la fin du jour.





































Dans
au-dedans
allons au-dedans
cheval allons au-dedans
nous deux cheval allons au-dedans
plus près nous deux cheval allons au-dedans
plus loin plus près nous deux cheval allons au-dedans
de nuit plus loin plus près nous deux cheval allons au-dedans
montés de nuit plus loin plus près nous deux cheval allons au-dedans
à cru montés de nuit plus loin plus près nous deux cheval allons au-dedans
à paille à cru montés de nuit plus loin plus près nous deux cheval allons au-dedans.







































LE 24 JUILLET 2008, HERONISSOS



Tu nages vite et bien, de la brasse
l’encre t’entoure, d’un vêtement
que tu enlèves, sans cesse ;

ta nage, elle te va, comme un gant
tu montes, puis tu t’abaisses
les vagues, ton corps, mon corps ne lassent ;

la roche, autour, paissent, paissent
les vagues ; mon corps, ton corps, délacent
là, où nous allons, dans le courant.



































Des masses d’eau se déplacent
bancs de poissons ; ont bon dos
les fonds de sable, luisances ;

du profond vont, sans repos
par moments, par transparences
petits, les poissons ; qui passent ;

nous nous tenons ; aux cadences ;
à l’eau ; allons ; qui nous masse ;
au soleil ; en sus ; cadeau.







































Première baignade ;

« trop loin, tout seul, ne va pas ! »

Avons, simplement, de quoi manger.

Personne, même de la mer, ne se voit—

sinon, de cette jupe froncée, qu’elle te prête

cette prêteuse ; une ombre à la pointe des rochers, au bout ;

qui bouge encore, dangereuse, plus près le bord ; où accoster ;

tel habit de belle ampleur ; oh, ce mouvement, comme de la soie ; caresse ;

se laisse, enveloppe ; se laisse ; qui s’affaisse ; sur la roche ; là ; lèche ; là ; roche.

































A cet endroit, de la roche
fait une anse, à cet endroit
fait une anse ;

en sang, le doigt, s’en approche
en cadence, en sang, le doigt
en cadence ;

algue en surcroît, verte accroche
verte danse, algue en surcroît
verte, danse.







































Tu t’allonges si près, près la mer
seul le bruit du ressac, à l’oreille
la roche en tend beaucoup, alentour ;

tu t’y allonges, dans le soleil
grande confiance, forme, ce jour
à qui clôt les yeux : l’imaginaire ;

tu t’y allonges la mer, long cours
la Méditerranée l’exagère
telle, d’encre violette et merveille.







































Continuons, longtemps, flottons
sur la roche, maintenant
cap

tu lis un livre, il fait bon
le soleil, long, longuement
tape

ton front, ton nez, ton menton
chaque volume, vraiment
lape

la lumière, par rayons
les alentours, de grands blancs
nappe

l’endroit où nous nous trouvons
aussi, tels emplacements
happent.































Hachent

raies

rash

traits

trash

les

flashs

faits

taches

ces

lâches

paies

cash

très

caches.





















Beaucoup ; ceci ; rêve
à ta bouche ;
nous parle : cette eau ;

qui ; se penche ;
douceur ; toute ; lèvres ;
dents ; dessous ;

pour ; le lent ; le chaud
marche ; marche
ainsi ; moi ; tu manges.







































Tu sors de la mer
les cheveux qui brillent
largeur ont tes hanches
de tranquillité
la mer qui reluit ;

tu montes les marches
rochers, tu ne cilles
qui vont, qui se penchent
en sérénité
les marches, leur cuit ;

la chaussée, ton corps
l’invente, qui vrille
les algues, leurs branches
agitent ; l’été
ton corps le séduit.

































Allons-nous, de même roche
entre lus, nous nous allons
la mer, l’embrassée ;

avons-nous couverts à table
à la tablée, nous avons
du sel, l’enlevé ;

prenons-nous, dedans le verre
de nos regards, nous prenons
marines allées ;

buvons-nous, en face à face
à l’air, passants, nous buvons
ainsi, de l’été ;

mangeons-nous aux mêmes vivres
au livre ouvert, nous mangeons
de mer, la chaussée.































Quand on me demandera ce qu’on mange à Sifnos
peut-être, je dirai le fromage avec les fruits
peut-être, servi, ainsi, à la fin du repas ;
étale, sa lisseur entre cuiller et assiette
apportée sur la table, au moment de l’addition ;

peut-être ; peut-être me souviendrai-je du jour
où je suis monté, à pied, vers une grotte, à mi-
pente, rapportant, à mes chaussures et sur mes jambes
les traces des chardons séchés sur pied ; ou, peut-être,
de plus loin encore, de plus profond, j’entendrai

paroles que nous échangeons à Héronissos
ce feu—les mots les reflets, qui jouent sur la paroi
que forme la côte, toute inclinée ; d’abord : peu ;
puis, très vite : de plus en plus ; jusqu’à ce rebord
sous lequel nous jouons à femme et homme des cavernes.

































LE VENDREDI 15 AOUT 2008, PROMENADE LE LONG DU CHEMIN DE HALAGE, PONT-AUDEMER



Le soleil a des reflets matinaux, aux pêcheurs
aussi la Risle a dû donner rendez-vous
les bords, une eau sombre, brun vert, son dos, sa lenteur ;

ici, près la route, un camping-car ; là, une tente
sous un arbre et de même couleur : filous
les camouflages de ceux-ci, qui le gardon tentent ;

en ce jour férié, à droite, les jardins s’alignent
ouvriers, avec des framboises encore
pour l’un d’entre eux—à gauche, pour mieux voir, les yeux clignent

mais aucun signe ne permet plus d’identifier
la papeterie, je crois ; le bâti dore
vide ; un homme âgé, en face, avance ; un ouvrier ;

sortir, ainsi, de la ville de Pont-Audemer
en Normandie, pas à pas, dans la vallée
qui scintille, rapproche, rapproche de l’estuaire.


























LE VENDREDI 15 AOUT 2008, SUREAUX



Une fois dépassés les jardins, où le soleil
avive le vert des feuilles de laitue
en rang : des arbres parlent à l’eau, dans leur sommeil

de lents, leur long sommeil branchu, qui penche des baies
au bout de leurs branches et comme au-dessus
de têtes chevelues, mal peignées, malgré les haies ;

que nous disent les arbres et leurs baies ? —« Confitures,
ici, dorment », voici ce qu’ils disent, bien
doucement, sans qu’un vent n’agite leur chevelure ;

les pots à côté d’autres pots, à côtes, reflètent
la lisseur de peau de fruits et deux fois rien
sinon ce goût, peut-être, dans le sucre, de fêtes :

assurément sureaux, par gouttes, des mains, qui pendent
en Normandie, doigt à doigt, dans la vallée
que nous arrivions à elles, à leur noir attendent.



























LE VENDREDI 15 AOUT 2008, SOIREE, SAINT-SYMPHORIEN, CIMETIERE (MP S’ARRETE POUR)



La croix à gauche en entrant
tu passes, droite, la croix
son socle, comme un rond-point pour piétons, organise ;

aux fleurs, plantées, tu te rends
de l’eau, il leur faut, aux fleurs
la mémoire des morts, leur fragile, tu arroses ;

ce qui pousse, le vivant
remue, remue ce qui pousse
Saint-Symphorien et soir font des entours à l’église—

cinq pots, voici, en un rang
au bas des urnes, cinq pots
le cinquième, en un léger décalage, reposent ;

les pierres, malgré le vent
se dressent, lourdes, les pierres
qui, la possibilité des gestes pérennisent.


























LE SAMEDI 16 AOUT 2008, PROMENADE AUTOUR DES ETANGS DE PONT-AUDEMER
CYGNES ET JUVENILE



Sur la route vers Honfleur
juste avant le passage à niveau
tourner à droite dans un chemin

juste avant le passage à niveau
le long des rails sans un train
aller, au pas, peu avant onze heures

le long des rails sans un train
vers les étangs, dans de la chaleur
que l’été noircit mûres, sureaux.



Se porte à l’eau le regard
jusqu’à loin s’étendent les étangs
de la circulation, s’éloigne le bruit

jusqu’à loin s’étendent les étangs
sur l’eau, des oiseaux, voici
d’autour d’arbres, leur mouvement part

sur l’eau, des oiseaux, voici
cygnes et foulques, de part en part
sur l’îlot central : deux cormorans.



Soudain et, le dos à l’air
après—mais quel ?—avertissement
proche, se manifeste un poisson

après—mais quel ?—avertissement
éclate une pluie de sons
dans les gouttes, le regard se perd

éclate une pluie de sons
puis, après eux, les eaux se resserrent
en surface, comme auparavant.






Mardi 28 Septembre 2010
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La beauté, éphéméride
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Anthologie
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22/11/2010