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09/02/2011



L'invité du mois

INVITÉ DU MOIS: Luis MIZON



BIOBIBLIOGRAPHIE

INVITÉ DU MOIS: Luis MIZON
BIBLIOGRAPHIE/OUVRAGES

2017
“Le Bateau de Terre Cuite” ed Almanar

“Lejos de Aquí “ ed Al Fragor(Chili)

“Le Soudeur de Murmures” ed Folle Avoine


2016
“ Mata ki te rangi. L’île dont les yeux regardent le ciel” ed Meridianes, poésie

2014
“Corps du Delit où se Cache le Temps” ed, Aencrage, poésie

2013
« Chants à la nourrice Folle » éd. Almanar, poésie
« Valparaiso, Port de Murmures, éd. Meridianes , poésie .

2012.
« Dans le Grand Silence Indigo » éd Folle Avoine , poésie.

2011
-« Marée Basse » ed Aencrage , poésie

2010.
- Le Soudeur de Murmures ed Ecarts, poésie Prix Jan Lurçat
- L’oreiller d’Argile ed Almanar, poésie
- La maison des Sirenas ed Almanar, poésie
-Poèmes 1986-1991, éd Rhubarbe, poésie

2009.
- Le Comptoir de papillons Jeunes ed Aencrage, poésie

2008
- « Ammonite » éd Folle Avoine, poésie
- « Le Naufragé de Valparaiso » éd Aencrage, prose
- « Voyages et retours » éd Rhubarbe (réédition), poésie
- « La Maison du Souffle » éd la Vita Felice de Milan (traduit du français par Mia Lecomte), édition bilingue, français-italien , poésie
- « La passerelle du Donizetti » dans Etat provisoires du poème : L’Exil. éd Cheyne. prose
- « Claudio Gay, Diario de su primer viaje a Chile en 1828 » éd Fundacion Claudio Gay,Santiago de Chile, prose


2007
-« Poèmes d’eau et de lumière » éd Al Manar, poésie
- « L’Oralité » dans Etats Provisoires du Poème éd Cheyne, poésie

2006
- « L’escargot » éd Aencrage, poésie

2005
- « La rumeur des Îles Blanches » suivi de « Grand Erg » ed La Dragonne, poésie

2004.
- « Le sacré bricolage de l’esprit, Jacques Lacarrière » éd Jean-Michel Place, prose

2001.
- « Claude Gay et la formation de l’Identité culturelle chilienne » éd Universitaires du Chili, prose

1999.
- « Le Songe du Figuier en flammes » éditions Folle Avoine, édition bilingue. traduite par Claude Couffon, poésie
- « El Dorado. Poèmes et chants des Indiens précolombiens » avec Zeno Bianu aux éditions du Seuil.

1998.
- « L’Eucalyptus » poèmes, traduits par Laurence Breysse, éditions Rougerie, poésie

1997.
- « Les Barbes du Vent », ED. Ancrages & Co, poésie


1992.
- « L’Indien, témoignages d’une fascination », essai, Ed. La Différence, prose
- « La Mort de l’Inca », Roman, traduit par Claude Couffon, éd Le Seuil,prose
traduit en langues turque aux éditions Can, grecque aux éditions Zacharopoulos, et espagnole aux éditions Seix-Barral.
« Jardin de Ruines »,Ed. Obsidiane, édition bilingue,traduit par Claude Couffon, poésie.
« Le Manuscrit du Minotaure », traduit par Claude Couffon, Ed. Brandes, prose

1991.
- « Chevalier Transparent » Ed. Le palimpseste, poésie
- « Chronique du Blanc » Ed. Unes, édition bilingue, traduit par Claude Couffon, poésie

1989.
-« Voyages et Retours », Ed. Obsidiane , édition bilingue, traduit par Claude Couffon poésie.

1988.
« Passion de l’île de Pâques » traduit par Nathalie Bréaud, Ed. La Manufacture, prose.
« Noces » Ed.Brandes traduit par Claude Couffon,
« Province perdue » Ed Cahiers de Royaumont, poésie
« L’Eclipse » Ed Unes ,traduit par Claude Couffon, édition bilingue,poésie .

1986.
« Passage des Nuages », Ed Unes, traduits par Claude Couffon, édition bilingue, poésie.
( prix Jean Malrieu donné par la Revue Sud au meilleur recueil de poésie étrangère traduite et publiée en France)

1984.
« Terre brûlée », Ed. Le Calligraphe, traduits par Claude Couffon, édition bilingue, poésie.

1982.
« Poème du Sud », Gallimard , traduits par Roger Caillois et Claude Couffon, poésie

1973
« Las palabras encima de la mesa », Imprimerie Universitaire ), Valparaiso,poésie

1961
« La pieza con Luz » poèmes, imprimerie Valparaiso, poésie.


Livres d’artistes
« Six Arbres » ed Aencrage ,avec Alexandre Hollan, 2012
« Le soudeur de murmures » éd Ecarts, avec Alexandre Hollan 2010 Prix Jean Lurçat de l’Académie de Beaux Arts 20010 (Grand Prix de la Bibliophilie)
« La maison des Sirènes » éd Al Manar, 2010 avec Alexos Fassianos
« Coton liturgique » éd Rivières 2009, avec Baltazar
« Le pollen de l’oubli » éd Rivières, 2009 avec Baltazar
« Fenêtre Infidele » éd Rivières 2009 avec Baltazar
« Au passage de la sœur Tricoteuse » éd Rivières, 2009 avec Hélénon
« L’orientation du Vol » éd Rivières , 2009 avec Hélénon
« Glyphes » éd Rivières, 2009 avec Hélénon
« Voilier qui tangue après la pluie »éd Rivière, 2009 avec Michel Mousseau
« La piège de la consolation » éd Rivière avec Sylvère
« L’homme qui parlait avec un mur » éd Rivières 2009 avec Graciela Borghesi et Maxime Godard
« Escalier presque transparent » éd Rivières 2009 avec Maxime Godard
« Tout juste sur la ligne d’horizon » éd Rivières 2009, avec Gerard Titus-Carmel
« Sur le miroir dévasté du corps » éd Rivières, 2009 avec Gerard Titus –Carmel
« Voyez comme je mens encore honteusement » éd Riviéères , 2009, avec Albert Woda
« Pêcheur de Lune »éd Al Manar 2009, avec Cortot
« Le Papillon déguisé» » éd Dumerchez 2005 avec Lubies
« Les Jambes de l’abîme »éd Dumerchez 2005 avec Baltazar
« Guillevic une île dans une larme d’encre » éd Al Manar1996 avec Baltazar
« Ombres » ed Biren 1994 avec Fassianos
« Lieu de soif » éd Biren, 1994 avec Baltazar
« Amazone’ éd L’équipement de la pensée , 1991 avec Baltazar
« Accessible,inaccessible » 1987, avec Baltazar
« Bassin de pluie » éd Biren 1985 avec Axel Cassel
« Le rêve d’Andriana » éd Biren 1985 avec Andriana Cavalletti
« Mascaras » éd Biren, 1980 , avec Pedro Uhart


Revues
Éditoriales de la revue Confluences Poétiques
Etats Provisoires du Poème : Tome 8, La demeure et l’exil, 2008
Etats Provisoires du Poème : Tome 7, Oralités, 2007
« L’ile de Pâques » dans Le Courrier de l’Unesco décembre 1997
« Les noms dans le paysage chilien » dans Le Courrier de l’Unesco Mai, 1997
« Poèmes » Decharge, N°118 Aout 2003
Amazones » Gulliver, éd Payot, 1993
« L’île des sourds » Poliphonies, 1992
« Laura » Europe, N° 258-259,, 1992
«l’inca la vision éphémère « Magazine Litteraire N°296, 1992
« Poèmes » Sud, N° 75, 1988
« Poèmes » Tout est Suspect, N° 75, 1988
« Poèmes » Noesis-Unesco, 1988
« Poèmes » La Barbacane N° 42 -43, 1988
« Des Echos inattendus » Esprit N°123 1987
« L’élegance de l’être » Cahiers pour un temps, 1987
« Poèmes » Poliphonie , 1987
La Litterature espagnole en liberté, Magazine littéraire N° 170, 1981
« Poèmes » Franck, 1984
« Poèmes » Entailles, N°16 ,1983
« Lieu de la lecture » Sud Hors Serie Roger Caillois, 1981
« l’arbre », Création N°8, 1978
« Territoire des Merveilles » Solaire N° 18-19 1977
« Terre Prochaine » La nouvelle Revue Française, N° 290, février , 1977







EXTRAITS

LE BATEAU DE TERRE CUITE publié par Almanar 2017


I
Ces égratignures du ciel


Ces égratignures du ciel
ne sont pas des moustiques
mais des anges
blindés surveillant leurs nids

le conte qui va naître
sera aussi fou que nous

un corps blessé par le temps
un enfant né du vide
un œuf couvé par les l’orages
au milieu du bleu
faucon
et drone sacré

griffes des mots
dans la chair savoureuse
de l’instant



II
A l’instant même


A l’instant même
je sortais d’une étreinte
inattendue
merveilleusement blessé
et guéri
par les insultes d’un arbre en fleur

à l’instant même
je ramassais sur la plage
des épis de silence frais
pierres rondes de patience
gerbes de tendresse
globes
que la brise de la saline
faisait danser devant mes yeux

la lumière était là
heureuse et consentante
prête à être consommée
avec les doigts

à l’instant même
j’ écoutais dans ton aisselle
la rumeur de la galaxie
dans ton potager
tout était déjà d’or pur

à l’instant même
je partageais avec toi
la récolte du silence le plus gai
la chaleur de ta maison
tout ce qui pousse et brûle en silence

la pensée
répandait un parfum délicieux




III
Bouche et oreilles


Bouche et oreilles
c’est l’essentiel
il n’ya que des paroles autour de nous

pour l’instant
mon corps résonne
entre deux retours ma peau frissonne entre deux coups de couteau
déchirant l’aube de haut en bas

le ciel vibre entre deux notes
deux passages
face à face

il n’y a que des paroles
ici
dans le creuset
au milieu du pont vers nulle part

à l’instant même
les chantiers du port allumaient
leurs feux de joie
la raffinerie du pétrole
hissait son drapeau en flammes
sur la mer d’acier
un morceau de la nuit déchirée
brûlait pendant le jour
à l’instant même
toutes des fenêtres de la caserne
s’éteignaient
sur le terrain abandonné
la lune rebondissait
comme un ballon de football



IV

Femme éclaboussée par mon chant



Femme éclaboussée par mon chant
tu portes l’horizon
en toi

nous pouvons nous promener
parmi
tes ruines intactes
dans les villes bombardées
et les terrains de jeu
à l’abandon
nous pouvons
grimper le ravin semé d’herbes folles

une galaxie
est cachée dans ton corps
je m’assoie pour te caresser
je me met à genoux devant toi
je touche l’ impossible
docile comme un mulet
nous sommes devenus des enfants prodiges
des phénomènes de cirque
des maîtres de la nudité
tu t’habilles
seulement
pour recevoir la visite
des égares
de ceux qui arrivent de nulle part
sans valises sans livres sans rien

nous avons inventé nos meilleurs amis
il y a longtemps
ils sont partis
avant nous
de l’autre côté du bleu
entre les arcades ouvertes sur le vide absolu où
le bleu se prolonge en paroles
et trouve son relais dans le regard
de lune en lune
paroles et amis
sont la même chose
ils s’en vont
mais ne nous quittent jamais

pour l’instant
ma tâche
est humble
piler le verbe
pétrir le silence
chercher les saveurs perdues du conte
dans le creux de mes mains




V
Ombres minuscules sur la blancheur du mur


Ombres minuscules sur la blancheur du mur
labyrinthe éphémère
de l’instant

nous avons besoin de la mer
non pour laver nos oreilles
mais pour plonger dans les confins
des profondeurs
les yeux fermés sous l’eau
de notre soif
au milieu du bleu

le corps dressé par l’éphémère
le regard aiguisé par le lointain

nous avons besoin de la mer
pour renaître
sur la plage
à l’ombre d’un murmure
en fleur

la matière de nos paroles
est la lumière
la matière de notre connaissance
est le néant
la lumière du regard
habite le poème
comme la danse d’une abeille apprivoisée
l’intérieur d’une bulle
transparente
irisée

je la lève dans ma main
je la porte avec moi
vers le soleil
je prend soin de sa peur
et de son envie de s’envoler
vers
nulle part

une abeille
comme un poème
égaré
dans le coin d’un miroir maison
pont ou bateau de terre cuite creuset lumière de la parole calcinée
au milieu de la galaxie
nous sommes les dissidents de la ville disparue
à l’écoute de l’au-delà d’ici
ici et là-bas mais seulement peut-être
ici et là-bas

je m’approche du chant de la sirène
sur la pointe des pieds
je la touche avec la pointe de ma langue
je caresse la pointe de ses seins
et de ses lèvres
vous les heureux
vous les démons

je vous parle d’ un cri antérieur à la bouche d’un regard antérieur à la lumière d’un visage antérieur à la naissance de mes lèvres
modelés dans la boue du paradis je vous parle de l’amour à l’état sauvage
semblable aux cristaux
arrachés aux mines du midi



VI
J’ allume une parole et je la lève



J’ allume une parole et je la lève
au - dessus de ma tête
derrière les échos

derrière le temps
la nuit chante pour nous elle nous
berce tu l’écoutes ?
elle murmure il faut sortir il faut rentrer il faut rester
au chant de la nuit je ne trouve pas de réponse
je rencontrais des anges dans la rue
des hologrammes de musique
tombaient dans mes bras

les déménageurs invisibles
ont cassé la porcelaine de la nuit
en mille morceaux
tout ce que j’aime
est calciné dans un creuset
sous l’eau nous rions et parlons par gestes nous serons bientôt diplômés en clapotis maîtres de l’éphémère
docteurs ès chatouilles grotte protectrice
havre et port de l’instant
la joie se cache dans le luxe de notre nudité tu tiens un mouchoir tombé des étoiles mouillé de larmes cosmiques tu le plies tu le froisses tu le caches sous ta cuisse comme nous le faisons avec les fruits insolites qui tombent du ciel
je me lave les mains dans ta tendresse je plonge sans peur mon visage dans les collines les plus sauvages de ton corps repères fréquentés par des gens
peu recommandables tu deviens si petite quand tu me touches plus petite encore quand je te touche nous finirons tous deux par disparaître dans le creux de nos mains l'un en l'autre
sous la mer sans faire de bruit dans la forêt du secret j’ai arraché pour toi

une étoile de mer



VII
C’est déjà presque fait



C’est déjà presque fait
le bateau disparaîtra à l’horizon pour l’instant
j’ai besoin de paroles de son et de temps
caresses et paroles se chevauchent les unes montent sur les autres
nos mains font des ombres sur un mur briques de plomb fête des lèvres et de la bouche fête inédite du garde-manger
l’instant comme une ville
minuscule mise à sac
tendrement
jamais je ne trouverai bacchanale si douce joie si intime et délicate beauté si fragile force si éphémère je n’ai rien oublié du plaisir ni du remords ni des remords qui font plaisir
ni de l’instant
c’est la fin du monde antique c’est la parole qui rebondit dans le néant c’est la nuit derrière le jour qui nous tient dans ses bras je respire son odeur de grand départ la douceur de sa peau étoilée je touche avec la pointe de mes doigts le ventre de la voie lactée la lumière invente encore notre regard l’arbre invente un autre nuage
la baleine du ciel dort sur le dos



VIII
Tu t’envoles


Tu t’envoles
je m’endors seules mes paroles pourront toucher ton rêve
et traverser l’oubli

maîtresse déguisée danseuse dessinée par la mer amante ressuscitée berceuse de la nuit tu es ma protection contre le trompe-l’œil de l’éternité

je ne veux pas disparaître avant de me pencher ne serait-ce qu’ un instant à la fenêtre de l’oubli le soleil touche à peine
les épines de nos rires pour nous confondre
avec l’éclat du fond marin
pour nous perdre
dans le marché des couleurs pour nous faire renaître
dans une chambre vide
éblouis par la mer la lumière et le vide



IX
Pont du visible à l’invisible


Pont du visible à l invisible
bateaux de terre cuite

l’instant
explose
en deux morceaux de l’éphémère
deux fragments de l’éternel
deux chevaux d’ombre au galop à l’extrême d’un paysage déchiré ultraviolet zébré de blanc.


***


PLUIE DE POEMES PARAPLUIES DE SILENCE


I
Qui suis- je?
comme des guirlades de fleurs recyclées
je ramasse sur le sable
les gestes de l’amour
fou
des confessions intimes
des beaux sentiments delaissés
je n’imite pas je prends
vite et droit
le tremblement de la vie
là où il se trouve

je ramasse même l’amertume
et la tristesse
ces cadeaux involontaires
jettés par la fenêtre des indifferents
où les larmes de celle
ou de celui
qui aime encore un autre
malgre sa lacheté

sous la mer je embellis
mon jardin
de trésors trouvés
pour mieux te seduire
toi
belle nageuse de huit bras
et regard inquiet



II
Blanc carré
à l'ombre d'un citronnier
je fais mes prières
contre le mauvais oeil

dans l’eau de la cascade
le ciel lave
les blessures des nuages de cendre
rouge

quand je me penche pour boire
l’eau reflète l’ image miraculeuse
d'un homme qui lave ses chaussettes
ses chemises
et ses poèmes



III
Je sors de ma maison
quelqu'un rentre
on ne se retrouve jamais
ni dans la court ni dans la rue
quand je retourne
il
ou
elle
ou ça
ou eux
ont déjà arrosé les plantes de la terrasse
et les pots de bronze sont pleins de fleurs
cadeaux anonymes cadeaux dissimulés
pluie de poèmes
parapluies de silence oubliés
actes manqués



IV
Le vent sous l'oreiller
me parle de mon ombre
l’eau murmure encore
dans son jardin de lave
derrière le mur
se cache l’oubli

j’écoute la mémoire d'une île
habitée par des hommes sans face
la mer brillait toujours loin
comme la peau étincelante d’un miroir
les nuages se couchaient
sur des chaises longues
devant le soleil
à l'ombre de saintes écritures
déchirées
mais il ne bronzaient jamais

entre quatre parois blanches
je déchiffrais le latin des étoiles
j’écoutais
les éphémères murmures
des fleurs prissionières
des fleurs contestataires
fusillées dans la nuit



V
Dans les gares
les marchés
les douanes
s’accumulent les penumbres
on m’a dit qu’elles annonçent le retour de ma mémoire
comme les hirondelles le printemps
ou les éclairs la tempête
et moi qui croyais que c’était le contraire

un train fantôme décharge sur les quais
échos de vies étrangères
amours d’occasion
gestes en désuétude
des échos qui personne n’a voulu acheter
sont maintenant les miens



VI
Les arbres sont de retour
leur bateau est rentré lentement à la baie
pour s’arreter
dans la reverberation du bleu
ils se promenaient
dans la rue
ils sont tous devenus
de beaux poèmes
le tour du monde se voie dans leurs yeux
je l’avais déjà dit
et le temps
a confirmé mes mots



VII
Une grue
orne le bras musclé du soleil
murex
phosphore
encre ultra violette
je suis incapable de lire
ces écritures
je distingue à peine une A
et le dessin d’une fleche



VIII
Une ancre solitaire
flotte sur le papier argenté
de la mer
la lune
murmure quelque chose encore
sur un probable retour
je ne la crois plus
la même histoire étincelante
s’eloigne et revienne
chaque soir
hanter mon harpon de mots
elle est coriace
mon histoire



IX
Ma vie m'échappe
elle se glisse
entre deux sermons défaits
et mensongers
reliques
amulettes
coquilles
étoiles mortes
je me submerge
dans un pays de lave et de cendre
il n’y a pas de nom propre
ajouté à mon portrait
mais dans les lèvres mauves de me vers
il y a davantage de baisers
que des reflets d’une incendie
dans les fenêtres du port



X
Je cherche
la tendresse d'une éponge
terrestre
gardienne d’antiques murmures
le tact de l'eau
dans les yeux fermés des pierres
la tendresse de la peur
caressée
je suis comme un poisson endormi
dans le zodiaque
de mon assiette



XI
Toute la mer est écaille
brillance ombre reliques
lueurs
amarré au ciel par mes chevilles
la tête en bas les bras ouverts
je tourne et je devine mes mots
je me parle à voix basse
je suis comme le dessin d’un acrobate
le dessin d’un singe ou d’un plongeur
la contrefaçon d’un saint
j’ouvre mes ailes minuscules
je tourne dans le ciel
lumière brissé au coups de bâton
je repête dans ma tête ces deux phrases
peut être il faudra que je m’arrête
surtout il ne faudra pas que je m’arrête



XII
Le vent vagabond dilapide ses couleurs
dans les rouelles du port
je monte les échelles tordues
les bâtisses de sel
les colines bercent le port
entre soupirs
je note chaque craquement du ciel
taillé dans des gémissements
l’ ombre d’un ouragan
a laissé son témoignage
ici la lune n'a jamais ouvert
ses paupières bandées
un chien lève une pate pour écrire un poème
la ville lève ses bras simulant la peur
l’estatue de Saint Pierre se lève me regarde et me salue par jeu avec une mouette debout sur sa tête



XIII
Quelle vacarne font les oiseaux
dans le toit des couvents maritimes
la belle religieuse s’enfuit avec le poète le plus maigre
tous les deux mouillés par les vagues
tous les deux montés
sur le même mûle du soleil

l’ enfant phosphorescent
le fils du volcan submergé dans la mer
les a blessés tout les deux
avec les étincelles
d’un colt en plastique



XIV
Le contrebandier offre sous les manteau
des logiciels de lumière
el'indigo excite un serail de loups de mer
il y a les danseuses
beaux eunuques et bandits huileux
la nuit americaine
couvre les roches d'une encre brulée
rouge et noire
la lumière
tombe en rondelles
entre les genoux du port
je cherche en nageant
les yeux ouverts sous l'eau
l’ ange qui danse avec la mort.



***


LE SOUDEUR DE MURMURES

I
1
Dans quel jeu te caches-tu ?
dans quel tarot
usé par des bandits apparaît ton visage ?

es-tu une femme blessée ?
une femme lapidée accusée d’adultère
et de lèse majesté ?
es-tu encore vivante ?

le murmure de ta peau réveille
mon murmure
j’écoute un fleuve de poussière doré
rivière et ruisseau

c’est toi ou c’est moi ?

2
l’Île des Sourds est sortie de la mer
sans chemin sans accès
et l’arbre de l’exil
m’offre son radeau échoué
sur un poème antique

je cherche dans les cartes du sonar
dessinées pour les sous-marins
l’écho rauque et presque oxydé de ton passage

3
As-tu laissé pour moi un message
codé dans les journaux du matin ?
est-ce-toi qui as écrit
sur les murs de la banlieue
un mot immense qui s’efface
au petit matin ?
as-tu dessiné sur la poussière
une étoile rouge une étoile jaune
une étoile des bergers ?

4
Es-tu devenue une cigale ?
celle que j’écoute à l’instant
dans ma cellule d’ascète ?

mon ombre m’a promis la richesse
si j’ai le courage de la suivre

« l’âme n’est que matière de lune »
a chuchoté mon ombre
elle vient de tomber du ciel
là où l’étoile tisse la lumière
« ces gouttes métalliques
ensemble font de l’âme »
a chuchoté mon ombre

5
L’âme est aussi un butin à prendre
un collier de matière de lune
beau comme la rosée du matin
qui tremble sur les figues du Sud
et la pluie des Alizés
sur les fougères de l’Île des Sourds
elle riait en parlant
tout près de mon oreille

6
Nous ne pouvons pas posséder l’âme
ni la donner
je voudrais seulement la consoler
dans la poussière du chemin
ces gouttes de métal pareilles aux larmes
sur le visage ravagé de la lune
racontent notre vie
nous ne sommes qu’une seule goutte
lourde de murmures
une grosse goutte de lumière
parmi les éclats de la soudure
une seule goutte de silence
dans le murmure incessant de la nuit

7
Je ne veux pas posséder mon âme
je veux simplement la guérir
pour qu’elle se réveille
encore plus adultère et vivante

nuit lève ton masque de soudeur !
ta matière de lune
me fait bien rire.



II
1
J’écris sur une brique
la liste de mes choses cassées
par exemple les sirènes
les sirènes habillées de sang et de suie
par le soleil couchant
appuyées contre le mur
peint d’argile rose

et celle qui me tourne le dos en rêvant
elle dit deux ou trois mots
sans écho
et descend l’escalier
vers une mer plus profonde
que la vibration du bleu

2
Le soleil remplit la table
de pyramides en carton
pierre et chiffon
mon cœur s’enflamme et tourne
jusqu'à oublier son poids

pyramides et sirènes
ne font pas de bruit
leurs jupes sont les voiles d’un radeau
qui tourne
entre les atolls de l’exil

le nuage de fumée
porte un secret fragile
et se défait sans rien dire
au milieu de l’océan

3
J’ouvre la fenêtre et ma pensée s’envole
détachée de ma main

j’ai un clou
un marteau un tableau et la mer
le vent souffle mais je suis fatigué
j’aime le silence
d’un voilier immobile
et son reflet qui danse
sur la racine du Sud

4
Un arbre navigateur
a laissé son empreinte
sur tous les écrans

des motards démodés
quittent le sillon de leur pneus
les dieux éphémères
ont égaré leurs voix
dans la cour d’un couvent
arrosée de silence

école de poussière
rafale oubliée

mon paquebot défait
son cocon de soie
à l’horizon
et je dessine le rêve d’un autre
plus vulnérable que moi

5
Où trouver le chevalier en flammes ?
l’arbre qui protège les enfants en danger ?
où trouver l’instant rempli de lumière
et la pierre
qui découvre la voix de ses racines ?

nous sommes tous des poètes en exil
on veut chasser de la ville
certains de mes amis
celui qui écoute parler un mur
celui qui parle avec les papillons
et la princesse idiote

ils ne partiront jamais
ils se rempliront les poches
de toute la poterie cassée du ciel
jetons gagnés
au casino des étoiles
aux paris
sous la grand avenue de néon criard

ils savent la valeur de choses cassées

le tremolo d’un long sifflement
au passage d’un train
les remords de la beauté qui sombre
sans avoir su se donner

6
De la pierre au visage
du visage à la parole
de la parole au poème
combien de tourbillons ?

chaque tourbillon
abrite d’autres tourbillons
puits de lumière qui tourne
pierre qui a besoin de chanter

7
Les cigales font grincer le silence du vide
le plancher du salon
est devenu murmure
leur peau est remplie de lumière
elles sont toujours en vie
en posture de combat
c’est alors que la cigale de l’oubli
souffle dans mon oreille
le poème de l’étrier
dans sa fulguration .



III
1
La plage est semée de grosses filles
feignant la mort
le soleil asperge ces corps fertiles
et aussi les corps des morts
qui s’imitent entre eux
à l’infini
en faisant les morts
ils transpirent sous leur masque de cire
ils voudraient bien être un peu
moins morts
dans l’immense bénitier de la mer

2
Partons de la matière ignorée
partons d’un accident de la lumière
d’un miracle inachevé
de ce célèbre mouton à deux têtes
dont les deux sont humaines

Partons d’un arbre de lumière sombre
d’un écho sans source
d’un gong inaudible
toujours près de nous
partons d’une ride dans la lumière
d’un pli dans le ciel
d’une singularité du temps
d’un obstacle
un battement de notre cœur
un battement de nos paupières
une pierre en larmes
sans battement

3
Tableau d’ancêtre au séraphin
qui à laissé
sur le mur de la salle à manger
un vide encadré
une ombre
sans jambes sans mains et sans corps ?

près du cadran solaire
j’ai trouvé une boussole rouillée
des mots mûrissent dans le potager

il brillait devant nous à l’instant
puis il a disparu sans rien dire
comme une annonce prématurée du printemps

4
Je voudrais partir sans déranger personne
dommage d’être assis tout seul
devant la scène
pour me faire honte
mon ombre lève entre ses mains
la lourde bannière de mon portrait

à la moitié de la séance
ma tête découpée sur l’écran
rit aux éclats de mon silence outragé
décapitée elle me ressemble

je voudrais partir
me déguiser me dénuder
m’habiller autrement

les ciseaux du poème
coupent toujours si mal
la chemise de la mer

5
La peau de la mer se couvre de regards
et de bouches
elle vieillit
comme un chant qui a perdu ses voyelles
et se transforme en cri
mer ridée de charbon et de sel
mer nourrice de la sécheresse en mer
mer immobile au milieu de la mer
de mica de nylon
de charbon et de lait

mer de la matière pure
mer du silence irisé

lourde est la couleur
profonde la lumière
et le graphite de la vague
se dilate dans mes yeux

6
Les bas d’une femme tombent du ciel
je reconnais ces bas
ce sont les bas d’une sirène brisée
ils sont accrochés à un arbre
dessiné sur un mur en brique
un paysage minuscule de sang et de feu
abrité par l’oubli
une maison déchirée
comme une photographie
par la jalousie du vent

7
Oh les petits voleurs de feu de joie
oh les gredins les bandits les voleurs
de grappes de raisins
et de pétales de brume

la vague punit ses écoliers
de la même branche longue et flexible
de sa glycine mouillée
elle nous fouette de ses fleurs blanches
elle nous gifle de ses fleurs bleues
et quand le soleil s’endort
reste toujours la mer
habillée d’ albatros.



IV
1
Comme un chauffeur de poids lourds
touché par la grâce
mon cœur épris de choses cassées
se réveille jour et nuit
touché par de minuscules miracles de beauté

je lis sur ta peau la trace
d’une constellation
quatre cinq ou six taches
de rousseur énigmatique
sur la peau de tes cuises en extase
et près du talisman de ton nombril

2
Une question se pose
une question sans solution
où allons nous ?

quatre ou cinq petites saletés
dans la géométrie du ciel en flammes
et le portrait d’un animal sans nom

3
Mon porte bonheur
est la rumeur immortelle de l’instant

bateau échoué sur la table de travail
vitrail explosé lumière pilée

je lave avec mes larmes
les instruments de ma peur

choses brisées choses cassées
miettes et racines incomparables
murmure en moi la rumeur
de la nuit ouverte
par le tranchant de la lumière

4
Un cheval m’attend encore un instant
il mange la mousse du soleil couchant
mirage ou reflet ?
double image à l’endroit ou à l’envers ?
quelle importance ?

je m’apprête à partir
je prends mon bateau par la bride
et je caresse sa croupe étoilée
si proche de mon coeur

5
Animaux de terre cuite roches pétries
dans les îles de l’exil
encore un effort pour naître
encore un effort pour changer de peau

sur le miroir embué de la pluie
passe l’image furtive de mon portrait
nous sommes tout les deux
amateurs d’horizons
de miroirs et de flammes.



V

1
Bibliothèque d’argile
écorce chaude et humide
pétrie par des mains étrangères
parmi touts ces in folio de terre cuite
voici mes humbles briques
lyriques
pétries par mes mains
cuites comme des émaux

l’ombre et la lumière rôdent encore
dans la ville
je redresse le cheval blanc
qui est tombé
de son échiquier

2
Une seule goutte d’encre de chine
noire ou rouge
ouvre à l’infini la lumière obscure
de son cantique

au milieu du ciel
l’arbre de l’exil
aussi beau qu’une éponge
efface la trace de son délire

3
Deux murmures habitent en moi
ils n’ont qu’un seul visage
et ce goût de sel antique
au cœur de l’instant
comme un brin d’herbe folle
au cœur de la lumière

quand le poème disparaît
dans sa fulguration
seul mon cheval allume le ciel
rayé à vif
la peau brûlée par le fer
soudeur de murmures.



VI
1
Mes caresses effrayées s’envolent
sur la mer apatride
et la courbure du désir

poussière de ma mémoire
à l’horizon un arbre danse
le rêve de la lumière cassée

mon écriture éparse
a quitté le pays de la faim
elle s’envole et revient à l’instant
au banquet carnassier des amis

2
Ivre est resté le soudeur
assis sur sa chaise
la tête entre les mains
comme un gladiateur blessé
ou un ange qui doute
entre le rouge et le bleu
ivre est resté le soudeur
attaché au silence de l’arbre qui passe
près de son casque
et de son masque argenté

oiseaux d’haleine
mes caresses s’en vont
oiseaux apatrides
enragés affamés effrayés
oiseaux qui doutent
entre le rouge et le bleu

3
Taches de pas perdus
sur les arènes d’un cirque
oiseaux nourris de racines insoumises
dans la boue des fables
oiseaux nourris de calculs à demi effacés
dans le miroir de la nuit

taches de lumière noire
mouches à l’horizon du désir et du vide
débris de la nuit sans temps
arbre de lumière sombre
et sans racines.



VII

1
Des anges rapaces habitent
les cicatrices de la beauté
leurs vols sont comme des coups de fouets
sur le miroir lézardé de la nuit
ils dessinent la carte aléatoire
d’un voyage sans maître
le regard oblique du tonnerre
l’Île des Sourds et la baleine folle

mon chemin s’enroule
il devient la conque vide
d’un murmure dévasté

2
Je marche chargé de reliques fragiles
fruits de musique
nourritures de mémoire
choses recueillies
dans les poubelles du silence
dans des photographies anonymes
dans les maisons d’autrui

brocanteur de choses invisibles
voleur et receleur de murmures
qui brillent

3
Mon rêve c’est moi
partir n’a jamais été mon vrai désir
mon corps est casanier
j’aime regarder les étoiles
là où peut- être il n’y a rien
il y a mon ombre en quête de l’effroi

je ne suis qu’une pierre sensible
à la lumière qui vient de loin
une antenne parabolique qui sort
son pistil et ses étamines pour capter
une vibration sans temps et sans lieu

4
Je refais le chemin de l’abeille
et du bourdon égaré
sans savoir pourquoi
je tisse la soie de mes retours

je me cache à l’ombre d’un cheval
et mon cheval se cabre
je me cache
à l’ombre d’un arbre et d’un bateau
et l’arbre et le bateau se cabrent
sur les ondes bouclées de la mer

alors je ne me cache plus

5
Un bateau vient de naître
sur la terre en friche
et l’horizon se cabre
parce qu’il aime se cabrer

un cactus de mille bras en feu
fleurit sur mes pas
les étoiles font un bruit de cigales
mon corps sans épines
se transforme en musique

un homme n’est qu’une île
sur la terre aride
mais sa semence d’étoile blessée
a besoin de la mer
de l’arbre
et de l’oiseau.



VIII

1

Qui danse dans la vibration du bleu ?
c’est un voilier ou un arbre ?
ou une femme qui s’envole
sur ses racines endormies ?
le soudeur
est-il tombé à nouveau en extase
sur son reflet ?
est-il ivre et sans masque ?
l’exil a-t-il laissé échapper ses caresses
dans le vent ?

mes caresses se sont envolées vers toi
je te devine à dix mille mètres d’altitude
au milieu de l’Atlantique
sur la mer des Sargasses

2
Je te devine sur les cartes marines
du tarot
quand le soleil couchant
invente ta silhouette
sur les murs de pierre rose
je te lis dans les journaux
parmi les nouvelles catastrophes
qui sortent encore chaudes
du four à pain des hôpitaux
je t’écoute très tôt
dans la radio des somnambules
je te cerne dans le silence
sonore que laisse
le passage des bœufs et des moutons
les troupeaux de l’orage
et les troupeaux Ulysse

3
Et même dans le tissu de la mélancolie
après la musique
dans la cour des regrets
entre tous les visages
sculptés sur les dunes
peaux brûlées
peaux marquées par la variole
ou par la syphilis

je cherche le tracé de ton corps
enseveli entre les ruines
car je suis toujours fidèle à mes blessures
et l’odeur de la mer
me poursuit toujours
comme un chien mal aimé
ou une maison en flammes

4
J’ai taillé la rame qui flottait dans le large
selon la forme de mon désir
elle fleurira sur une autre île
noircie d’oiseaux affamés
ou dans les aisselles du vent
je songe
à l’arbre qui pousse
dans la cassure du midi

5
Fidèle au témoignage de mes écritures
je laisse l’inventaire de ma cargaison saccagée
les nids vides de l’exil
et l’œuf sacré du non dit

sur le radeau de mon naufrage
échoué
un arbre se nourrit de silence
il brise ses couleurs et ses voix
il est lui-même un écho de la lumière
une voix un cri une couleur sans nom
il est une maison ouverte
sans fenêtres et sans portes
il habite la lumière sauvage
d’une immense parole brisée

6
Dans la cave murmure le vent du soir
paroles brisées comme des choses brisées
qui résiste à la tentation du vent ?
même les oiseaux mangent le miel du secret
et l’abeille et le bourdon
butinent les murmures
d’un incunable vif

7
L’abeille chuchote ses aveux
à l’oreille du cactus
et je respire enfin le délicieux parfum pourri
de l’étang où nagent les lucioles.



IX

1
Pour écrire ce poème
je me suis assis devant un mur
nu comme un ascète
devant la mer vue d’en haut

ainsi j’imagine une montagne
froissée dans le silence
une femme nue
couchée sur l’horizon

2
Un arbre pousse sous le ciel déchiré
camaïeu de lumière noire
ardoise du vent
mes chiffres et calculs se sont effacés
dans la poussière du ciel
seule une balançoire nous sauve
du naufrage du requin
de la tempête

3
La croix du Sud palpite
entre tes genoux et mes genoux
ses ondes concentriques éloignent les sirènes
et la brise provinciale de notre souffle
soulève la constellation de trois Maries

je prendrai ma retraite
sous ton regard étoilé
hors
des villes lourdes de terre cuite
et de toute la poussière inconsolable
ce qui me reste encore à écrire
sur le trottoir
sera ma maison dessinée à la craie

4
Là où tourne une armée de moulins
il y a toujours un chemin
qui nos conduit à la mer
là où le compas des grues
réunit les rides de nos pas perdus
un arbre pousse au milieu du quai
il est prêt à partir
il garde encore
la rumeur de la nuit dans son cœur
les yeux fermés
je voudrais entendre le bruit des vagues
le rivage d’un murmure
la voix qui brûle très loin
dans mon lit
et respire l’odeur de l’au-delà

5
Mon raccourci sera l’ombre
de l’arbre sans mesure
et la griffe de la parole masqué
qui s’envole dans les cordes du Sud.


***





Dimanche 24 Juin 2018
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22/11/2010